Lectures numériques | Digital Editions : on est loin du compte !
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Digital Editions : on est loin du compte !

Le format ePub est en passe de devenir le format de référence des ebooks (après les annonces d’Hachette, puis Gallimard). Nous ne reviendrons pas sur les avantages et inconvénients de ce format, mais plutôt sur l’espace – immense – qu’il reste à combler entre les possibilités du format et les capacités des logiciels de lecture existants.

Car tout le monde travaille aujourd’hui sur l’ePub, mais très rares sont les « readers » sur le marché qui le supportent, et j’entends par « readers » les logiciels de lecture installés sur les différents supports.
Digital Editions a été lancé par Adobe comme une nouvelle génération de logiciel de lecture permettant de lire à la fois des fichiers Pdf et des fichiers ePub. C’est sur cette plateforme que sont lus actuellement les fichiers ePub sur tous les ordinateurs et sur le Sony Reader 505. Mais les critères de qualité qu’un éditeur serait en droit d’attendre pour commercialiser un produit éditorial numérique sur ce type de plateforme sont loin d’être remplis.
  • Aldus nous en reparlait il y a quelques jours : la justification du texte est un élément essentiel à la composition harmonieuse et lisible d’une page, tout autant que l’équilibre des marges et de la surface d’empagement. Digital Editions ne permet pas la justification et encore moins le paramétrage par l’utilisateur des marges de part et d’autre du texte.
  • Les différents styles de paragraphe ne sont pas gérés par Digital Editions, qui ne supporte qu’un seul interlignage. Résultats catastrophiques pour du théâtre, par exemple, où les retours à la ligne sont nombreux, mais n’ont pas la même signification.
  • Quelque soit la taille de votre texte, Digital Editions ne proposera jamais de césure pour réduire l’espacement entre les mots et améliorer le « gris typographique ». Pour reprendre la discussion de Feedbooks, je ne crois pas que ce soit à l’IDPF de se pencher sur cette question, mais plutôt aux « readers » d’embarquer un dictionnaire de césures, applicable à tous les documents qui passeront par la plateforme de lecture.
  • Les listes avec des numéros ou avec des lettres seront automatiquement transformées en listes avec des puces simples, telles que des ronds ou des carrés.
  • Enfin la gestion des images est très limitée, à commencer par la première de couverture, qui est augmentée de marges blanches de part et d’autre du texte lorsque vous redimensionnez la page, alors qu’elle devrait rester dans son format d’origine.
Avec toutes ces limitations, on se demande quelle est vraiment la stratégie d’Adobe vis-à-vis de l’ePub. Le format est public, mais ils sont aujourd’hui les seuls à proposer la DRM correspondante, sésame qui leur ouvre les portes de tous les constructeurs, distributeurs et éditeurs. Avec cette DRM, ils imposent Digital Editions, sans pour autant offrir toutes les possibilités du format. Difficile ensuite de faire croire aux éditeurs que l’ePub est un format adapté pour des publications de qualité…

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